La méthode agile au service de Phoenix, un fauteuil roulant électrique innovant
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25 Juin 2020
Depuis près de quatre ans, Vincent Paolantonacci et l’Icam marchent main dans la main pour le développement d’un concept qui va « révolutionner » la vie des personnes à mobilité réduite.
Lorsque Vincent Paolantonacci frappe à la porte de l’Icam, site de Toulouse, en juillet 2016, il a déjà un projet bien avancé, réaliste et viable grâce à un ami, ex-responsable R&D chez Airbus à Toulouse. Pour ce père d’un enfant handicapé, l’objectif est de réunir dans un seul et même fauteuil toutes les fonctionnalités indispensables pour le rendre performant et polyvalent, en intérieur comme en extérieur (franchir des obstacles, monter des escaliers, s’allonger, s’élever, se verticaliser…). Un fauteuil qui permette aux personnes en situation de handicap moteur de retrouver de l’autonomie, une vie sociale, et qui facilite aussi la tâche des aidants. « Je cherchais comment lancer une étude de faisabilité. Les ingénieurs de l’Icam avaient déjà une première expérience puisqu’ils ont travaillé, il y a plusieurs années, sur le développement d’un fauteuil roulant électrique, commercialisé ». Les échanges lui permettent d’identifier un besoin de financement important pour la réalisation de son projet. Lauréat d’un concours de start-ups en juin 2017 avec la clé un prix de 50 000 euros, Vincent Paolantonacci peut alors débuter en octobre 2017 un travail partenarial avec l’Icam, « avec les ingénieurs de 5e année dont le profil est assez polyvalent ».
Réunions régulières et brainstorming pour les situations de crise
En binôme, les ingénieurs se succèdent chaque semestre et planchent sur une étape complète du projet, dans le cadre de leur mémoire scientifique. « Je me déplace à chaque roulement d’équipe. Avec Eric Loupiac, chef de projet à l’Icam Toulouse et mémoire vivante du projet, nous leur présentons Phoenix dans sa globalité et la partie qu’ils vont avoir à développer ». Après la conception du premier prototype à une échelle 1/2, la conception du châssis à échelle réelle (sans le siège), l’intégration du siège sur le châssis, l’amélioration du système, l’étape actuelle s’achève avec la finalisation des plans pour la conception du prototype final. L’équipe a d’ailleurs été renforcée avec un autre binôme d’étudiants sur la partie électronique, encadrés par deux chefs de projet, pour la commande électronique du fauteuil (développement d’une programmation et fabrication de cartes électroniques spécifiques).
« C’est un projet complexe, qui nous oblige à avancer étape par étape, main dans la main, pour ne pas commettre d’erreur, ne pas perdre de temps ni d’énergie. Chaque semaine, un point sur la CAO, sur les améliorations à apporter et l’optimisation des solutions, est effectué avec l’équipe mécanique et deux fois par semaine, au minimum, nous faisons une réunion d’avancement avec l’équipe électronique ». Vincent Paolantonacci le concède, la démarche est certainement différente pour les ingénieurs qui ne partent pas d’une page blanche et qui voient le porteur de projet très impliqué et intégré au process. « Nous avons mis en place une méthode agile avec une forte réactivité, indispensable parce que nous rencontrons régulièrement des blocages ». Des situations de crise qui appellent à de grands brainstorming. « Leurs compétences et les expériences ont permis de trouver à chaque fois des solutions ».
La fabrication du prototype final de ce fauteuil roulant innovant a été repoussée à la fin de l’année en raison du covid-19, mais sans remettre en cause le déploiement du Phoenix.