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À tester : le colloque renversé

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17 Mai 2021

Boris Conan, ingénieur Icam et aujourd’hui enseignant-chercheur en mécanique des fluides à l’Ecole Centrale de Nantes, a proposé à ses élèves de se mettre dans la peau d’un chercheur, en élaborant un colloque dans le domaine de la météorologie. Une démarche couronnée de succès, que les étudiants se sont complètement appropriée, et qui a fait l’objet d’une publication scientifique. Détails.

L’idée du colloque renversé est née de plusieurs constats, explique Boris : la météorologie est une discipline complexe, et bien souvent les heures de cours manquent pour en aborder toutes les notions. De même, je constatais un fort décrochage de l’attention de la part des élèves avec une approche très théorique.” Pour impliquer davantage ses étudiants et étudiantes, il leur a donc proposé d’élaborer un colloque dans les règles de l’art, impliquant de leur part le choix du sujet, puis la mise en œuvre en différentes équipes : auteurs, relecteurs, organisateurs. “J’ai utilisé pour cela la plateforme officielle du CNRS, SciencesConf.org, en demandant au préalable leur autorisation à des fins pédagogiques. L’immersion était donc complète”.

Un apprentissage plus « fun »

Initialement, Boris a testé ce principe de colloque renversé auprès de ses élèves de Master II, avant de le proposer à ceux de Master I, dans le cadre de leur cours “Introduction à la Recherche”. Dès lors, il a travaillé en collaboration avec son collègue Simon Carolan, ingénieur de recherche en pédagogies innovantes. Le fruit de leur travail a été publié dans le cadre d’Edulearn. La principale source de motivation des élèves, c’est le choix du sujet – qui est soumis à validation, bien sûr. Ils peuvent travailler sur des thèmes qui les intéressent, de façon plus “fun” que dans un cours purement théorique. Par exemple : comment la mousson se met-elle en place ? Quel est le phénomène El Niño ? De quelle manière se déplace le sable saharien ? etc. Autant de sujets qu’il est difficile d’aborder en détails lors des cours.” 

Une évaluation à large spectre

Les Master I ont travaillé sur ce sujet durant un semestre complet, avec un début en septembre et une restitution en janvier. Ils se sont totalement mis dans la peau d’un chercheur : rédaction d’un article bibliographique, relecture des articles des “confrères”, notation, présentation. “L’évaluation finale est très intéressante, car elle est à 360° : elle est effectuée par l’enseignant, mais aussi par les pairs (les élèves) – comme tous les articles scientifiques – et également sous forme d’auto-évaluation. Je donne aussi des notes aux groupes qui organisent le colloque ou la relecture.” Cette méthode pourrait-elle être envisagée pour des étudiants plus jeunes, en première ou deuxième année ? “Je pense que oui, dès lors qu’on leur explique bien le process de la communication scientifique et toute la démarche d’un chercheur. Le point de vigilance, ce sont les tâches annexes, comme la relecture ou sa coordination. J’ai remarqué qu’ils ont plus de difficultés à s’organiser. Cela peut se corriger en expliquant bien ce que l’on attend d’eux. En somme, les élèves sont globalement ravis de collecter des informations par eux-mêmes, et notre rôle d’enseignant est de les aider à cadrer consciencieusement leur démarche”.

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