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Vincent Marc


17 Jan 2019

Comment as-tu construit ton projet d’Expériment ?

J’ai préparé mon départ très en amont, dès le mois de septembre, en recherchant une mission humanitaire en Afrique. J’ai d’abord monté un projet avec une école et une administration d’Ouganda, pour des cours d’alphabétisation en français. Cela ne m’occupait pas à 100%, j’avais donc également proposé mes services à une ferme bio-écologique. Mais un mois avant mon départ, tous les feux étaient au rouge : pour des questions de sécurité, je n’ai pas été autorisé à séjourner dans ce pays.

Comment as-tu rebondi ?

L’un de mes amis partait en Tanzanie et avait noué beaucoup de contacts. Il m’a donné sa liste et j’ai appelé tout le monde ! Finalement, un orphelinat d’Arusha, non loin de la frontière kenyane, a accepté ma candidature. J’ai même pu conserver mon billet d’avion initial, en transitant donc par l’Ouganda pour aller en Tanzanie.

Quelle a été ta mission dans cet orphelinat ?

J’y suis entré pour donner des cours d’anglais et de mathématiques aux enfants. Une activité qui m’occupait entre 9h et 14h, moment à partir duquel les enfants repartaient dans leurs familles d’accueil. L’orphelinat était, en effet, un day-care center. Mais j’ai été touché de les voir ainsi quitter chaque jour le centre, pour retourner dans des conditions de vie très difficiles. Je me suis donc porté volontaire pour construire un dortoir.

Comment as-tu réalisé ce projet ?

Après les cours, je travaillais pour chercher des financements ; j’ai aussi réalisé les plans et monté le projet de A à Z. J’ai mené une campagne de levée de fonds, avec l’aide d’autres volontaires qui arrivaient petit à petit sur le site et nous avons récolté 10.800 dollars, ce qui a permis de lancer la construction du dortoir, en septembre dernier.

Tu continues à suivre la construction ?

Oui, j’ai gardé contact. Mais je ne voulais pas en rester là : aussi, avec l’appui de l’Icam j’ai créé une association PAS (Projet Action Solidaire), qui s’intègre dans les modules de cours de deuxième année. Je sais donc qu’un groupe d’étudiant partira là-bas en août prochain, pour poursuivre le travail mené.

Comment tout cela a t-il été accueilli localement ?

Étant le seul volontaire européen au début, je me suis tout de suite très bien intégré. Les responsables du centre, orphelins eux-mêmes, ont entre 20 et 25 ans et nous avons trouvé des connivences, malgré les différences culturelles. Je sais que le fait que des étudiants reviennent l’an prochain est incroyable pour eux. Je me suis rendu compte de grandes différences dans l’approche du travail : en termes d’efficacité, de vitesse, d’attentes, nous ne fonctionnons pas de la même façon.

Que retires-tu personnellement de cette expérience ?

Avec l’Expériment, je voulais me prouver que j’étais capable de construire quelque chose tout seul, au service des autres. J’ai donc rempli mon objectif ! J’ai gagné en assurance : je pense que je ferai preuve de davantage de confiance à l’avenir, dans les projets que je serai amené à piloter. Et je compte bien rester en contact avec l’orphelinat, ce projet a beaucoup compté !

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