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Reine, Chayma et Benigne : « Il y a des obstacles, mais on peut les surmonter ! »


13 Juin 2023

Bénigne, Chayma et Reine sont étudiantes en 4ème et 5ème années à l’Icam, site de Strasbourg-Europe. Elles partagent avec nous leur expérience unique en tant que jeunes femmes venant de l’étranger ou d’un milieu modeste.

Comment s’est fait faite votre venue à l’Icam, sur le site de Strasbourg-Europe ? 

Reine : Je suis d’origine rwandaise, arrivée en France en 2018 pour suivre mes études. J’ai fait une filière scientifique, maths-physique-chimie. À la fin de mes études secondaires, j’ai voulu poursuivre des études d’ingénierie à l’étranger. C’est alors qu’une opportunité s’est présentée : à l’occasion de la commémoration des 100 ans d’évangélisation au Rwanda, mon école a mis en place une bourse avec l’ECAM (désormais Icam) et le Secours Catholique (Caritas Alsace). Grâce à cette bourse, j’ai intégré la CPII. J’ai été la première à l’obtenir et être la première, c’était comme une responsabilité qui m’incombait. 

Benigne : Je partage le même parcours que Reine puisque je viens aussi du Rwanda et je suis la deuxième étudiante à avoir bénéficié de cette bourse. Au Rwanda, tous les cours sont en anglais. Et même si je parlais un peu français, j’avais des doutes surtout par rapport à la langue. Comme il s’agissait d’une bourse couvrant toutes mes études, j’ai voulu saisir cette opportunité d’aller à l’étranger.

Chayma : Je suis née et j’ai grandi à Saint-Etienne. C’est en terminale que j’ai découvert les CPGE. Et comme j’aime les challenges, j’ai voulu relever le défi. J’ai ensuite passé les concours et les entretiens pour les écoles. Lorsque je suis venue ici, j’ai vraiment aimé. Je me suis davantage renseignée sur l’école et ses valeurs « Cœur, Raison, Avenir » m’ont parlé. J’ai d’ailleurs pu obtenir la bourse Cœur. Ça m’aide, chaque année, à pouvoir financer mes études.

Reine : Comme Chayma, j’ai fait des recherches sur l’esprit de l’École, qui met en avant les projets des étudiants. On ressent qu’il y a un esprit collaboratif.

De g. à d. : Reine, Chayma et Benigne.

Être ingénieure, suivre des études d’ingénieur, c’était votre souhait, un objectif ? 

Benigne : Depuis que je suis toute petite, je sentais que je voulais être ingénieure. Je suis très curieuse de nature et je m’intéressais par exemple aux avions, non pas pour être pilote mais pour comprendre comment ça fonctionnait, comment ils pouvaient voler. 

Reine : J’ai toujours été inspirée par ma famille, notamment mon frère, qui est ingénieur. J’ai trouvé ses études passionnantes, ce qui m’a poussé à emprunter le même chemin. J’étais plus particulièrement intéressée par l’automatisme. 

Chayma : Comme Bénigne, je suis curieuse et tout m’intéresse : aussi bien les sciences que l’histoire, la littérature ou encore les langues. Cela m’a poussé à explorer les initiatives autour de moi. Dans ma ville, j’ai pu bénéficier de l’association Réussir Aujourd’hui à l’Ecole des Mines de Saint-Etienne. Elle permet aux lycéens issus de milieu modeste de s’ouvrir aux études supérieures. Ça m’a montré qu’il était possible d’aller plus loin et de rêver grand. Pour cela, il m’a fallu déconstruire certaines barrières mentales. À Strasbourg, l’association TESS Lab, m’a beaucoup aidé en ce sens. Elle aide les jeunes à révéler leur potentiel en leur donnant des clefs pour faciliter leur insertion professionnelle. Cela m’a permis d’évoluer et de rencontrer des personnes qui partagent les mêmes aspirations que moi. Nous pouvons nous tirer vers le haut ensemble.

Reine : Je suis d’accord avec Chayma à propos de la déconstruction des barrières mentales. Plus précisément sur l’illégitimité ressentie en tant qu’étudiante étrangère. J’ai eu des moments de doutes, et c’était un challenge. Et je dirais que ma deuxième année à l’étranger m’a permis de voir les choses autrement.

Benigne : J’ai eu aussi beaucoup de questionnements. Mais ma volonté d’explorer les domaines qui m’intéressent était plus forte que tout. Je me suis accrochée jusqu’à réussir à me surpasser. Cela m’a donné confiance en moi et m’a montré que je pouvais aller encore plus loin. 

Chayma : Il y a quelque chose à déconstruire, qui est ancré. Mais ce sentiment, petit à petit, commence à disparaître, et le temps fera le reste. J’espère que l’obtention de mon diplôme y contribuera aussi. Et pour le contrer, pour en quelque sorte accélérer ce processus de légitimité, j’essaie d’être proactive sur des sujets qui me tiennent à cœur. J’ai donc créé un podcast pour pouvoir aider les (futurs) étudiants, à trouver leur voie dans les études supérieures en partageant des témoignages et des conseils. Oui il y a des obstacles mais on peut les surmonter !

Comment vous sentez-vous à l’Icam ? Qu’est-ce qui vous stimule ?

Chayma : Des rencontres sans aucun doute. D’être venue à l’Icam et d’avoir pu rencontrer des personnes comme Reine et Benigne, c’est inspirant. J’ai pu avoir des conversations passionnantes et cela m’a ouvert de nouvelles perspectives.

Reine : Mes études à l’Icam m’ont permis de renforcer ma persévérance. Puis j’ai rencontré des gens comme Chayma et Benigne. Benigne, je la connaissais déjà et la voir évoluer, la conseiller, ça a été une source de motivation. Aujourd’hui, je vois de plus en plus d’étudiants internationaux venir à l’Icam Strasbourg-Europe. Je trouve qu’il est intéressant de partager mon vécu, et j’espère que ça encourage d’autres étudiants à venir.

Benigne : Il y a en effet de plus en plus d’étudiants internationaux, et ça me fait plaisir de voir davantage de diversité à l’Icam. C’est important de pouvoir se soutenir les uns les autres. Parce qu’on vit des réalités communes. Aujourd’hui je peux dire que je me sens vraiment bien à l’Icam. J’y ai trouvé ma place. 

Chayma : J’ai eu un peu plus de mal au début. Il faut dire que je suis de base très timide. J’ai pris sur moi et je suis allée vers les autres. Cela, m’a pris du temps, mais j’ai fini par réussir à créer ma place.

Reine : Je comprends et partage aussi un peu ce que dit Chayma. En 4ème année, j’ai pu travailler à l’accueil de l’Icam et ça m’a vraiment aidé. Cela m’a permis d’échanger avec les étudiants et les professeurs, et de contribuer à la vie de l’école. On peut aussi avoir nos propres appréhensions et j’ai réussi à les dépasser. 

Qu’est-ce que vous a apporté l’Icam et ces années de formation ?

Reine : L’Ecole m’a beaucoup apporté sur le plan professionnel mais encore plus au niveau du développement personnel. J’ai beaucoup appris des autres. Et cela m’a également permis de développer mon savoir-être. 

Chayma : À l’Icam, j’ai découvert que j’aimais le génie industriel et j’ai pu me rendre compte, durant ma formation, que je suis passionnée par le domaine de l’éducation. Je donne des cours particuliers et je m’investis dans plusieurs projets autour de cette cause. Je suis convaincue qu’en donnant à chacun la possibilité de se réaliser, on peut faire des choses incroyables. L’Icam m’a également permis de prendre des initiatives, et d’oser. 

Benigne : En fait j’apprécie le côté généraliste de l’Ecole parce que je suis curieuse. Ça me permet d’explorer tous les domaines et c’est génial. J’ai appris qu’il ne faut pas attendre qu’on nous donne notre notre place mais plutôt la créer. Et cela concerne tout le monde. On essaie tous de grandir et de trouver sa voie à l’Icam.

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