Recherche sur l’acceptation des cobots dans un environnement professionnel non industriel
Enseignement supérieur
12 Mai 2025
A l’Icam site de Toulouse, les interactions humaines avec des robots collaboratifs (cobots) dans un environnement professionnel non industriel font l’objet d’un projet interdisciplinaire réalisé par des étudiants en dernière année et supervisé par Simona D’Attanasio, chercheuse-leader en robotique.
Une conception centrée sur l’humain
Depuis deux ans, l’équipe de chercheurs de l’Icam Toulouse travaille avec les étudiants, dans le cadre de leur projet de fin d’étude, sur l’intégration de cobots dans des environnements professionnels tels que l’artisanat, les métiers de service, l’administration… « où leur adoption reste limitée et peu étudiée », explique Simona D’Attanasio, chercheuse-leader en robotique.
Le projet repose sur une conception centrée sur l’humain, en explorant deux types de tâches : la coexistence (supervision) et la coopération (travail conjoint sans action simultanée).
L’objectif est de mieux comprendre les enjeux liés à l’ergonomie, à la fiabilité perçue et à l’acceptation des cobots en fonction du type de tâche et du niveau de familiarité technologique des utilisateurs. « Nous sommes dans une approche où ce sont des psychologues et ergonomes qui vont « driver » les ingénieurs pour que notre système soit accepté et non l’inverse », poursuit Simona D’Attanasio.
Mise en situation réelle dans une chocolaterie fictive
Application concrète, le 25 avril dernier, au Quai des Savoirs à Toulouse où était réalisée une expérimentation publique simulant le cadre d’une chocolaterie ! A la manette, Matthieu Pohin et Marie Salesses, étudiants en Master 2 à l’Icam Toulouse et trois étudiantes en ergonomie de l’université Jean-Jaurès.
Une équipe interdisciplinaire est en effet mobilisée sur le projet, financé par le Défi Clé « Robotique centrée sur l’humain » de la Région Occitanie : roboticiens, psychologues et ingénieurs de l’Icam et psychologues ergonomes du master ECIT-FH Ergonomie Cognitive, Innovation Technologique et Facteur Humain de l’université Jean-Jaurès.
Ils ont, ensemble, imaginé une mise en scène dans une chocolaterie où les participants volontaires interagissaient pendant 10 minutes avec un cobot exécutant une opération de mise en boîte de chocolats.
Mesurer la familiarité, l’acceptation et la fiabilité perçue des utilisateurs
« Nous avons d’abord conçu un protocole de test, avec une grille d’observation, reposant sur trois scénarios : un sans erreur, un avec erreur et un avec erreur accompagné d’une stratégie de réparation. Nous avons ensuite cherché à le faire tester au plus grand nombre d’utilisateurs possible, avec des profils dont le degré de familiarité avec la technologie est très varié », relate Matthieu.
« Notre objectif était d’évaluer leurs interactions avec le cobot, à partir de signaux visuels ou d’une montre qui vibre par exemple : comment les utilisateurs perçoivent ces différents moyens, leur familiarité, leur niveau d’acceptation ainsi que la fiabilité perçue. Les scénarios avec erreur nous ont permis d’étudier les réactions des utilisateurs et de mesurer les impacts du facteur humain », détaille Marie.
Vers l’adoption des cobots pour assister l’humain
« Le système d’interaction est très modulaire de façon à ce qu’on puisse facilement retirer ou ajouter des briques, suivant les préconisations des ergonomes », précise Simona D’Attanasio. Cette première phase conduite au Quai des Savoirs a d’ailleurs été complétée par une deuxième expérimentation menée à l’Université Jean-Jaurès, le 7 mai, « pour récolter encore plus de données, nous permettant d’un point de vue technologique de réajuster certains points et pour les ergonomes de confirmer leurs différentes hypothèses », expliquent les étudiants.
Pour l’Icam, les retombées attendues ciblent l’amélioration du design des interactions et l’adoption des cobots dans divers secteurs professionnels, qui viendront assister l’humain.
Le projet a été mis en lumière par la presse.
Découvrez :
– l’article de La Dépêche du Midi
– l’article de L’Opinion Indépendant
– le reportage de France 3 :