Le “sens” du travail : un enjeu décisif !
Recherche
18 Fév 2020
Un sondage d’OpinionWay pour le salon des entrepreneurs s’est récemment intéressé à la question suivante : comment la génération Z, celle de nos étudiantes et étudiants, perçoit-elle le travail ? C’est la notion de “sens” qui emporte 95% des réponses. Un thème que l’Icam connaît bien, puisqu’une équipe de chercheurs travaille sur cette question depuis plusieurs années.
Donner du sens à son travail. Tel semble être l’enjeu majeur, aujourd’hui, pour les milliers de salariés qui travaillent en entreprise, mais aussi pour leurs dirigeants, et, bien entendu, pour les jeunes qui se forment actuellement dans les écoles et universités ! Un article du Figaro Étudiant, qui reprend les résultats du sondage OpinionWay, révèle ainsi que pour 95% des étudiants et étudiantes, la quête de sens est importante (40%), voire prioritaire (55%). Par ailleurs, 57% se disent prêts à accepter un travail moins bien rémunéré si celui-ci a du sens.
Un thème de recherche phare à l’Icam
Cette notion de “sens”, l’Icam travaille dessus depuis de nombreuses années, à travers notamment sa chaire de recherche, très justement nommée “Sens et Travail”, qui interroge profondément le sens du travail et les pratiques de management des dirigeants et des collaborateurs en entreprise. Le 6 février dernier, les équipes de la Chaire ont dévoilé les résultats d’une grande étude menée par l’Icam en partenariat avec HEC Montréal, sur cette question entre les valeurs plus ou moins partagées au travail et les relations entre managers et collaborateurs. Près de 1500 personnes ont répondu à cette enquête, menée par l’institut de sondage BVA. Et les réponses sont parfois surprenantes ! En effet, les résultats de cette grande enquête remettent vraiment à plat toutes les croyances que l’on peut avoir sur les raisons qui motivent à travailler, la façon de vivre ce travail, la perception des pratiques de management, et la place du travail dans l’existence.
Qu’est-ce qui donne le plus de sens au travail ?
Les réponses à l’enquête permettent de tirer trois grands enseignements :
- il existe un décalage très fort entre les intentions managériales et la perception qu’en ont les personnes managées,
- le stress et ses effets néfastes vont parfois jusqu’à neutraliser les capacités des dirigeants d’entreprises,
- et, last but not least, ce qui favorise le plus le sentiment de bien-être au travail, l’engagement et le sens du travail c’est la satisfaction de la clientèle et la qualité des produits et services. Et ce, avant même la fameuse “qualité de vie au travail” que l’on considère bien trop comme une fin en soi (ce que l’on pourrait illustrer par la présence de “happiness managers” dans les grandes entreprises ou les petites attentions comme la conciergerie, les boissons à volonté, la salle de sport, etc…)
Ainsi, l’étude démontre que c’est bien le “sens” que chacun trouve dans son travail, à son niveau, qui est un facteur d’engagement. Nous vous invitons à parcourir l’article de Focus RH qui reprend les résultats de cette enquête menée dans le cadre de la chaire “Sens et Travail”. Par ailleurs, le Figaro a consacré un article complet nommé “Comment redonner du sens à son travail ?”, dans lequel témoignent Laurent Falque et Estelle Morin, qui ont porté l’enquête dans le cadre de leurs recherches respectives, pour l’Icam et HEC Montréal.
Pour aller plus loin
Sur le même thème, un sondage IFOP pour Philonomist dévoile que 82% des salariés considèrent que l’entreprise est responsable de leur « bonheur », ce qui du point de vue de la chaire est un raccourci trompeur, un lien de causalité qui n’a pas lieu d’être : parlons plutôt du bien-être. Ce sondage montre également que les salariés français expriment une forte demande de reconnaissance, d’association aux décisions et de sens. 77 % des salariés estiment que l’entreprise devrait fonctionner comme une réelle démocratie, en les associant pleinement aux décisions stratégiques. Un sujet à découvrir à travers les articles d’Atlantico et de Courrier Cadres.