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Retour sur l’intervention de Fabrice Amedeo

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12 Déc 2025

Son témoignage de navigateur est une leçon d’humilité et d’adaptation : « Quand on embarque sur un IMOCA, il faut apprendre des compétences nouvelles, bien au-delà de la navigation. Il faut savoir manœuvrer, réparer son bateau… et parfois même se réparer soi-même. » 

Fabrice a partagé ses échecs et ses réussites : « Les échecs m’ont beaucoup plus appris que mes succès ». Dès sa première participation au Vendée Globe en 2016, il se retrouve confronté à une grosse avarie dans les mers du Sud et réussit à réparer une grand-voile de 250 kg dans des conditions extrêmes. Cela relève de l’exploit. Comme il nous le dit “quand on est en mer, on n’a pas de plan B donc on doit réussir. Pour réussir on arrive à faire l’impossible”. Pour Fabrice “on a tous une force en nous qui nous amène à continuer”. Il finira 11è de cette belle course.

Pas de ligne droite vers la victoire : 

En 2020, il vit une deuxième course semée d’embûches, allant jusqu’à devoir abandonner après d’innombrables obstacles – une décision difficile mais assumée malgré la pression extérieure. « J’ai découvert que j’étais faillible et je n’ai jamais regretté cette décision. »

En 2022, lors de la Route du Rhum, son engagement prend un autre visage, en embarquant des capteurs océanographiques pour la préservation de l’environnement. Mais le destin le frappe une nouvelle fois : Fabrice subit un naufrage et voit son bateau en flammes couler devant ses yeux; un terrible choc dont il ne prendra la mesure que bien après : “face à la mort, le cerveau débranche les émotions”. Il passe des heures sur son radeau de survie, une expérience qu’il a plutôt appréciée, “au raz de l’eau, seul au monde, je me suis dit : vis ce moment”… Sauvé in extremis par un paquebot portugais dont le capitaine lui lance : « Have a nice second life, sir! »

Pour sa troisième participation au Vendée Globe en novembre 2024, Fabrice fait le choix de l’humilité : vieux bateau, mission scientifique, et de nouveaux rapports au monde et à lui-même. Son parcours sera émaillé de difficultés inédites : décès de sa maman peu après le départ, perte de confiance dans son équipe, pannes multiples… mais aussi d’une expérience spirituelle profonde lors d’une aurore australe qui marquera un tournant dans sa vie intérieure.

Une leçon pour chacun  : 

L’humour, la ténacité et la capacité à se remettre en question sont les moteurs de ce navigateur hors normes. Lorsqu’on lui demande sa devise, Fabrice cite Mohamed Ali :  « Impossible is nothing”. 

Aujourd’hui, après avoir juré d’arrêter, il prépare déjà la prochaine édition du Vendée Globe qui aura lieu en 2028, la moitié des sponsors trouvés, tout en envisageant l’avenir : pourquoi pas un engagement politique au service de la préservation de l’environnement?

Merci à Fabrice d’avoir partagé avec transparence ses aventures, d’avoir répondu aux (nombreuses !) questions des étudiants, et d’avoir rappelé que « humour commence par humilité et finit par amour ».

Ce qui nous fait grandir, ce n’est pas l’absence de tempête, mais la façon d’y faire face.

Merci aux enseignantes pour l’organisation de cette rencontre : Agnès Buthaud et Bénédicte Mottais

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