L’international : Un MSI au Canada, au cœur de la recherche biomédicale
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7 Mai 2020
Tanguy Rimbeault, élève-ingénieur en 5e année, a terminé au mois de janvier, son MSI (mémoire scientifique) au sein de l’université de la Saskatchewan – province anglophone au centre du Canada. L’occasion pour lui de s’immerger dans le monde de la recherche scientifique biomédicale, au carrefour entre l’ingénierie et la biologie.
Pourquoi as-tu choisi de réaliser un MSI ?
Je souhaitais avant tout faire un MSI pour découvrir le monde de la recherche. En effet, le métier de chercheur était pour moi assez difficile à comprendre, assez abstrait. Pour obtenir des réponses concrètes, j’avais besoin de m’immerger dans cet univers si particulier, grâce à la possibilité de réaliser un MSI.
Quelles étaient tes motivations à choisir l’université de la Saskatchewan ?
Premièrement, j’étais déjà parti aux États-Unis pour mon stage de 3e année et je souhaitais découvrir une autre facette de la culture nord-américaine. J’avais entendu beaucoup d’éloges sur le Canada, c’est pourquoi je me suis tourné prioritairement vers les universités de ce pays. Secondement, comme je m’intéressais au monde de la recherche, j’ai opté pour l’université de la Saskatchewan car je savais qu’elle était particulièrement reconnue pour son laboratoire biomédical. J’ai aussi apprécié le sujet du mémoire, proposé par une étudiante en Master de biologie, qui rencontrait quelques difficultés sur la partie ingénierie de ses recherches.
Justement, peux-tu nous expliquer le sujet de ton mémoire ?
J’ai principalement effectué des tests mécaniques sur des patches cardiaques. De fait, il est aujourd’hui possible d’imprimer en 3D, des patches contenant des cellules vivantes : les chercheurs sont capables de prélever des cellules, de les cultiver, puis, en les mélangeant à d’autres matériaux, de les imprimer pour former des structures en 3D. Le but de ces recherches est, à terme, de parvenir à imprimer des tissus solides ou plus mous (os, dents, peau, poumons, etc.).
Actuellement, plusieurs applications sont à l’étude et, parmi elles, les patches cardiaques. En effet, lors d’un infarctus du myocarde, certains tissus ne sont plus vascularisés et meurent. Implanter des patches avec de nouvelles cellules à la surface du cœur, permettrait de restaurer certaines fonctions cardiaques mises à mal par l’infarctus, en substituant les cellules du patch aux cellules mortes. Mais pour ce faire, il importe que ces supports soient dotés de propriétés biologiques et mécaniques précises, proches des tissus humains. Ma mission était donc d’imprimer des patches composés de différents matériaux, puis d’effectuer des tests mécaniques sur ces derniers, afin de déterminer lesquels sont les plus prometteurs.
Comment as-tu vécu cette expérience en tant qu’étudiant ?
J’ai découvert un domaine d’étude passionnant, riche d’une grande multitude de possibilités et de pistes à explorer. Surtout, j’ai travaillé au sein d’une équipe multiculturelle : sur les 20 chercheurs du laboratoire, un seul était natif du Canada ! Les autres venaient du monde entier : Inde, Iran, Chine, Brésil… Les côtoyer m’a permis de me confronter à d’autres points de vue et d’autres méthodes de travail. De plus, toutes ces personnes étaient vraiment très ouvertes et je pouvais leur demander de l’aide quels que soient les blocages que je rencontrais.
Et sur le plan personnel ?
J’ai volontairement choisi de partir en hiver, au centre du pays (à Saskatoon), entre septembre et janvier, afin de découvrir l’ambiance particulière du Canada à cette période de l’année. J’ai vraiment adoré ce pays, même par des températures de – 30 ou – 40 °C. Par ailleurs, j’ai apprécié la mentalité des Canadiens, qui sont vraiment très accueillants. Cette expérience m’a d’ailleurs donné envie de postuler pour un permis Vacances-Travail, permettant de découvrir l’ensemble du Canada tout en travaillant, pendant une période maximale de 24 mois. Bien sûr, la situation actuelle vient bouleverser la donne, mais j’espère encore pouvoir y partir !