Le futur visage du site de Lille
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7 Avr 2022
Pendant les trois prochaines années, le campus de Lille va bénéficier d’une profonde restructuration, afin de répondre aux enjeux de son époque : offrir des formations innovantes à ses élèves, s’inscrire dans une démarche d’écologie intégrale et ouvrir le site à des publics très diversifiés.
Le futur site de Lille ne sera pas seulement un bâtiment bas carbone et une école d’ingénieurs innovante : il sera aussi le reflet de l’audace et de l’ouverture prônées par l’Icam, en devenant un lieu de vie pour sa ville et son quartier, mais aussi un lieu de mixité sociale et générationnelle. Premier acteur de ce grand projet : la Fondation Féron-Vrau, qui finance l’ensemble de cette rénovation. Elle a mené un important travail de fond afin d’optimiser les surfaces pédagogiques et de repenser le site de manière à correspondre parfaitement aux usages des élèves et collaborateurs. S’est ensuite posée une question stratégique : rénovation ou destruction/reconstruction ? “Au-delà même du devoir de mémoire que nous estimons essentiel, le bilan carbone d’une démolition, sur le long terme, aurait été beaucoup plus lourd qu’avec une rénovation telle que nous l’envisageons”, explique Pierre-Yves Rogez, ancien président de la Fondation, qui a porté ce projet. La Fondation et l’Icam se sont donc accordés sur une restructuration complète du campus, en phase avec les valeurs d’écologie intégrale chères à l’école. “Ce chantier n’est pas seulement celui du siècle, c’est celui des deux siècles !”
Un site ouvert sur la ville
Aujourd’hui fermé, le nouveau bâtiment de Lille va changer totalement de visage, au profit d’un site ouvert, que l’on pourra traverser pour se rendre d’une rue à l’autre. Il accueillera également d’autres activités, telles une résidence pour séniors autonomes, une crèche ou des commerces, devenant ainsi un lieu de vie et de mouvement où toutes les générations pourront se côtoyer. “Nous donnons une impulsion de modernité tout en maintenant l’histoire à laquelle nos collaborateurs, élèves et alumni sont attachés”, détaille Jean-Michel Viot, directeur général de l’Icam. La création d’une large voie centrale, végétalisée, rejoindra un hall d’accueil intégralement vitré, laissant entrevoir le pignon de briques rouges du bâtiment historique de l’Icam. Aujourd’hui très minéral, le campus lillois deviendra un véritable poumon vert : “La végétalisation sera omniprésente, ajoute Jean-Michel Viot. Toutes les surfaces actuellement goudronnées vont être remises en terre, pour retrouver un sol naturel. Nous allons aussi réduire drastiquement le nombre de véhicules en circulation sur le site, au profit des modes doux et du covoiturage.”
Innovant et durable
Le futur campus lillois est intégralement repensé sous la forme d’un bâtiment écologique, où les flux énergétiques et les réseaux sont optimisés, et l’isolation, renforcée. Pour y parvenir, les bâtiments sont intégralement mis à nu et restructurés. “Nous aimerions que le site soit un démonstrateur en matière d’économies d’énergie, de développement durable et de technologie “smart grids”, poursuit le directeur général de l’Icam. Il s’agit par exemple d’associer la planification des cours avec le chauffage et l’éclairage des salles, afin de ne pas consommer d’énergie inutilement. Dans tous les cas, le nouveau campus de Lille restera exemplaire en matière écologique : il s’agira d’un bâtiment bas carbone, avec de nouvelles constructions en bois et verre et une isolation en laine de bois. Le type de verre choisi permettra de ne pas utiliser de climatisation, mais uniquement le chauffage urbain en hiver. La régénération de l’air sera permanente et une VMC double flux permettra de réutiliser la chaleur déjà produite afin de ne pas surconsommer de chauffage.”
Co-construit avec celles et ceux qui y vivent !
Pendant les trois années que dureront les travaux, pas question de déserter le campus ! Ainsi que l’explique Jean-Michel Viot, “nous allons organiser les travaux en combinant les surfaces et en réalisant des aménagements en avance de phase. Au cours des trois ans, tout s’organisera afin de permettre aux élèves de toutes les promotions d’étudier sur place, avec le minimum de distanciel”. Ce projet est aussi l’occasion d’impliquer les acteurs du site : “Il y a plusieurs espaces que l’on souhaite co-construire avec les élèves, afin d’affiner les détails d’aménagement. Les collaborateurs seront, eux aussi, impliqués dans la mise en œuvre de certains espaces communs. Le point positif est que toutes les promotions seront concernées ! Nos élèves actuellement en dernière année ne verront sans doute pas les travaux terminés, mais ils participeront aux choix d’aménagements, et certains auront peut-être des missions précises dans le cadre de leur mémoire scientifique.”
Un modèle économique pérenne
Pour financer ces grands travaux et entretenir le campus sur le long terme, la Fondation Féron-Vrau s’est donc rapprochée de bailleurs privés, afin de mettre à disposition les locaux non utilisés au profit d’activités complémentaires, pour le moins inédites sur un campus. “Cette mixité sociale et générationnelle était, pour l’Icam comme pour la Fondation, incontournable, ajoute Jean-Michel Viot. Elle n’offre pas seulement l’opportunité de rentabiliser les bâtiments, elle est aussi la traduction parfaite des valeurs que nous inculquons à nos élèves, chaque jour, en les encourageant à s’ouvrir et à accueillir la richesse des autres.” L’originalité de ce projet est saluée par les acteurs publics : la banque de développement du Conseil de l’Europe a accordé un prêt à la Fondation Féron-Vrau, par ailleurs cautionné par la Région des Hauts-de-France et la Métropole Européenne de Lille.