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Visite française avant l’accueil du Parcours Ouvert à Manille

Enseignement supérieurInternational
22 Juin 2023

Erees Queen B. Macabebe est présidente du département d’ingénierie électronique, informatique et des communications de l’université Ateneo de Manille. Son département s’apprête à accueillir un groupe de 22 élèves du Parcours Ouvert, issus de France et d’Afrique Centrale, qui seront en O3 en septembre prochain. En visite à Toulouse au début du mois de juin, pour notamment présenter ses travaux lors des Icam Research Days, elle témoigne de sa découverte des particularités pédagogiques de ce parcours de formation.

Que pensez-vous de l’accueil du programme Parcours Ouvert O3 à Ateneo cette année ?

Le partenariat entre l’Icam et notre université dure depuis plus de 20 ans, car notre département accueille déjà les étudiants de l’Icam pour leurs recherches. Accueillir les O3 cette année est un temps fort, car cela montre que ce partenariat s’intensifie. Nous passons de quelques étudiants à un groupe de 22 élèves, ce qui n’est pas rien ! Le programme du Parcours Ouvert est très différent du nôtre, à Ateneo. Nous avons l’habitude de proposer des cours pendant tout le semestre alors que pour le Parcours Ouvert, ils ne font qu’un module, pendant plusieurs semaines. Je dois donc saluer les efforts de l’équipe de Parcours Ouvert à Ateneo, qui a préparé tous les cours nécessaires que nous offrirons à la promotion entrante. C’est donc un défi, mais c’est aussi passionnant parce que la pédagogie sera différente, en particulier le Problem Based Learning (PBL). Nous connaissions déjà, mais le fait que cela soit intégré dans le programme d’études sera une nouveauté pour nous. De plus, la formation que nos professeurs recevront grâce à ce groupe O3 apportera, je pense, une saveur différente à la façon dont nous enseignons nos cours. Et j’espère que nous pourrons aussi l’adapter à nos programmes traditionnels.

 

Est-il prévu que votre campus recrute et forme des étudiants philippins au Parcours Ouvert, et donc aille plus loin que l’accueil de O3 uniquement ?

C’est en projet, oui, et nous devons pour cela travailler sur l’ensemble du programme. Cela ne se fera pas avant 2025 ou 2026. C’est pourquoi, dès cette année, nous commençons à avancer en accueillant des O3, et ce sera le cas pendant les trois prochaines années.

Quels sont les avantages de la participation au programme Parcours Ouvert pour les étudiants et les professeurs d’Ateneo ?

Nous espérons que lorsque les O3 viendront dans notre université, ce sera une bonne occasion pour nos élèves d’interagir avec eux. Cela se faisait déjà, mais en petit nombre. Là, on parle de 22 élèves ! Nous espérons pouvoir intégrer les élèves français et africains aux activités de nos étudiants, afin qu’ils puissent échanger, apprendre à connaître de nouvelles cultures et façons de voir les choses, pour un enrichissement mutuel. Et pour les enseignants, c’est la formation aux pédagogies comme le PBL qui enrichira nos manières d’enseigner.

Comment voyez-vous la contribution du programme Parcours Ouvert dans le contexte philippin ?

Comme je l’ai mentionné, le programme lui-même est très différent de la façon dont nous enseignons l’ingénierie. Aux Philippines, nos programmes sont très ancrés dans la discipline enseignée. On obtient donc une licence en génie électrique, électronique ou informatique, par exemple, alors que le concept d’ingénierie générale n’existe pas. Il s’agit donc de quelque chose de novateur dans le système éducatif philippin. Je ne sais pas comment il sera accueilli, mais nous sommes très optimistes, connaissant l’expérience de l’Icam. Nous avons d’ailleurs quelques étudiants qui sont allés à l’Icam et ont terminé leur master ici, et nous les avons vus s’épanouir dans différentes industries.

Comment s’est passée la préparation à l’accueil de ces élèves de O3 du Parcours Ouvert ?

Je dois avouer que cela a été un véritable défi pour nous. Nous avons dû faire correspondre les différents cours du Parcours Ouvert, avec la manière dont Ateneo dispense ses cours, car nous devons toujours nous conformer à la manière d’enseigner dans cette université. Nous devons nous assurer que le programme de base d’Ateneo est toujours intégré dans le nouveau programme Icam. Je salue vraiment les efforts de l’équipe philippine qui travaille sur le Parcours Ouvert, non seulement au sein de l’école des sciences et de l’ingénierie, mais aussi de l’école des sciences sociales, de l’école de gestion et de l’école des sciences humaines. Nous avons, en effet, impliqué quatre écoles pour nous assurer que nous proposons un Parcours Ouvert avec une « couleur Ateneo ».

À l’occasion de votre visite en France, sur le site Icam de Toulouse, en avez-vous profité pour découvrir les particularités pédagogiques Icam ?

En effet, j’ai suivi la formation PBL Zéro avec plusieurs intervenants et cette introduction m’a permis de bien cerner la structure de l’apprentissage par problèmes, la manière dont il se déroule et le rôle du tuteur. C’était un premier contact très intéressant, et bien sûr je suivrai les sessions complètes aux Philippines, quand nous serons tous formés au PBL.

J’ai aussi assisté à la restitution du projet final O2, dit “projet bateau”, ce qui m’a donné une bonne idée de ce que l’on peut attendre des élèves. Au départ, lorsqu’on m’a parlé du projet Habitat en O3 je me suis dit “Oh mon Dieu, les étudiants vont construire une maison, peuvent-ils vraiment construire une maison ?” Mais en écoutant les élèves, je me rends compte aussi que c’est vraiment à eux de déterminer de quelle façon ils vont s’y prendre, et ils peuvent aussi décider d’améliorer la conception l’année suivante. Bref, cela relâche un peu la pression que je pouvais me mettre à ce sujet !