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Un alumni en volontariat à Kinshasa

International
23 Jan 2023

Leo Delafoulhouze, ingénieur Icam diplômé depuis septembre 2022, est actuellement en volontariat sur le campus de la faculté d’ingénierie ULC-Icam, à Kinshasa, en RDC. Il partage ses premières impressions sur cette expérience enthousiasmante !

“Je suis envoyé par la DCC (Délégation catholique à la Coopération) et l’Icam pour un volontariat de deux ans en tant que professeur et chargé de projets à l’ULC-Icam. J’ai plus spécialement deux missions : la première, c’est enseigner dans le cadre du parcours ouvert, en mécanique notamment, et animer certains PBL (Problem Based Learning). 

Le PBL est la spécialité du parcours ouvert de l’Icam. C’est une méthode d’apprentissage où les étudiants ont un problème à résoudre et sont guidés dans la résolution du problème. Ils doivent utiliser les connaissances acquises en cours et en fonction de leurs résultats, ils valident des compétences. A titre d’exemple, j’ai animé mon premier PBL dès le deuxième jour : les étudiants devaient étudier un robot à deux roues qui tient en équilibre, un peu comme un segway, et construire un banc d’essai afin de pouvoir réaliser des tests, en extraire des résultats et tirer des conclusions sur le système puis proposer des améliorations du système. C’est un cours pour les O2, les étudiants en troisième année du parcours ouvert, qui se fait en anglais. Les deux premières séances, ils devaient trouver les différentes problématiques, décrire la méthode scientifique qu’ils vont mettre en place et planifier la résolution du problème sur un total de 12h de cours. 

Piloter le FabLab

Ma deuxième mission à l’ULC-Icam est de gérer le Fablab, un laboratoire de prototypage ouvert à tous les étudiants qui portent un projet et souhaitent le concrétiser. Le FabLab dispose de divers équipements : des imprimantes 3D qui, à partir d’un fichier de conception assisté par ordinateur, permettent de fabriquer un objet grâce à un filament en plastique chauffé à plus de 200°C ; une découpeuse laser qui permet de créer des objets dans des plaques de bois fin (4mm d’épaisseur) ; une fraiseuse à commande numérique, qui permet de fraiser des objets en bois automatiquement à partir d’un fichier de conception en 3D ; et enfin des outils de menuiserie (scies, perceuses, ponceuses…).

La gestion du Fablab est la mission qui me prend le plus de temps. Le Fablab a été créé par Clément, Thomas et Magali, d’anciens volontaires. Après leur départ en mai 2022, la gestion du Fablab a été confiée à un étudiant qui manquait de temps nécessaire pour assurer à la fois la bonne gestion de l’atelier, l’inventaire des pièces et la maintenance des machines. L’organisation et le rangement sont donc une grosse part de ma mission. 

Les étudiants sont très investis dans leurs projets, beaucoup connaissent bien les machines et ont de solides connaissances en conception et en programmation, je suis impressionné par leurs compétences et leur motivation, c’est vraiment très engageant pour la suite !

L’expérience congolaise

Je pense qu’elle a déjà commencé à Bruxelles, lorsque je suis monté dans l’avion ! En effet tous les passagers étaient Congolais, ou d’origine Congolaise, et j’avais déjà un avant-goût de ce qu’allait être le pays. Les passagers discutaient entre eux, il y avait beaucoup de bruit, des rires, et c’est à ce moment que j’ai entendu pour la première fois parler le Lingala (la langue parlée à Kinshasa). Une ambiance très chaleureuse, qui me donnait hâte d’arriver ! A l’aéroport, j’ai vite trouvé mes colocataires Benoit et Thibault, ainsi que deux collègues de l’Icam qui sont venus m’accueillir.

Nous sommes allés en voiture jusqu’à Kimwenza (là où se trouve le campus de l’ULC-Icam), et ce trajet d’environ une heure fut un vrai choc. J’étais complètement ébahi par tout ce qui se passait autour de moi. Sur la route des motos passaient avec 2, 3 ou 4 passagers et se faufilaient entre les voitures, tout le monde klaxonnait et jouait des coudes pour avancer, j’étais plutôt content de ne pas avoir fait la demande de permis congolais !

Premiers jours de travail

J’ai commencé par rencontrer mes collègues, qui ont tous été très accueillants, et j’ai découvert que l’ambiance est vraiment chaleureuse à l’université. J’ai aussi visité les différents sites de la faculté. L’ULC est composée de trois campus : le campus de Canissius, où est étudiée la philosophie, la FSAV, la faculté d’agronomie et la FAST, la faculté des sciences et technologies, où je travaille. Le bâtiment de l’ULC-Icam est tout récent, il a été inauguré en 2020, et un deuxième bâtiment est en cours de construction et devrait être fini en 2023. Le nouveau site est bien aménagé et agréable, de plus il y a des panneaux solaires sur le toit, ce qui est vraiment pratique pour les jours ou il n’y a pas d’électricité.

J’ai aussi pu voir Benoit et Thibault à l’œuvre. Ils effectuent un mémoire de recherche sur les briques en terre, afin de pouvoir construire des bâtiments avec des matériaux durables et locaux, et ainsi réduire l’impact du BTP sur l’environnement.

Au village de Kimwenza, le cadre est calme et les gens sont très accueillants. Quand nous rentrons de la faculté à pied, les écoliers rentrent également chez eux (même âgés de 2 ou 3 ans !), et nous voyons les regards ébahis des enfants qui nous observent et restent bloqués quand nous leur disons « mboté », qui veut dire bonjour en Lingala. Ils sont très curieux, viennent à notre rencontre et nous accompagnent sur un bout du chemin. Parfois ils nous appellent les Chinois : ils en côtoient plus que des Français, car ce sont eux qui construisent les routes !

Découverte de Kinshasa et des environs

Depuis Kimwenza, il faut environ deux heures pour arriver à la Gombe, le centre de la ville. Kinshasa est très animée et vivante le soir. C’est étonnant de voir la différence entre le « village » de Kimwenza, ou les terrasses sont très simples et le centre-ville, ou il y a des bars sur les toits des immeubles. Depuis mon arrivée en novembre, j’ai rencontré d’autres volontaires, comme Emmanuel, qui est chargé de projet dans une maison des familles, et qui aide principalement au centre de jeunes filles mères, ou encore Jean-Claude, président de l’ONG Boboto, avec lequel je suis allé au village de Cité-Jardin, pour distribuer des vêtements et des produits de première nécessité au habitants qui vivent dans une grande précarité. Je peux aussi citer Marie-Ange et Richard, qui ont créé le centre de JOS, qui accueille les enfants des rues, ainsi qu’un centre agricole dans la campagne afin de former les jeunes à l’élevage et à l’agriculture. J’ai beaucoup aimé échanger avec eux et partager nos expériences.”

/// Un mot sur la DCC

La DCC est une ONG qui œuvre dans plus de 50 pays et qui travaille avec des partenaires locaux, afin de répondre à des besoins bien précis. Chaque volontaire envoyé est une réponse à un besoin exprimé par les partenaires locaux. Elle envoie plus de 400 volontaires par an, en supportant intégralement les coûts de transport et fonctionnement. Envie de soutenir la mission de Léo à Kinshasa ? Rendez-vous ici.