Pauline, une ingénieure qui place l’humain au centre de tout
3 Nov 2025
Diplômée depuis 2022, Pauline revient sur son parcours à l’Icam, site de Lille où elle a suivi la formation d’ingénieur généraliste sous statut étudiant. Cinq années de formation, de découvertes, de choix à faire aussi, qui l’ont amenée jusque chez Guerlain.
Depuis trois ans, elle a ainsi l’opportunité de mettre en pratique les savoirs acquis à l’Icam, tout en continuant de cultiver les valeurs humaines qui lui sont chères. A 26 ans, elle occupe aujourd’hui le poste de Superviseur de Production Maquillage, qui lui permet de s’épanouir dans un domaine qui la passionne : l’amélioration continue.
Suivre la voie des sciences et de l’ingénierie, est-ce que ça a été une évidence ?
J’ai toujours eu une appétence pour les sciences, pour le côté synthétique et factuel, peut-être aussi parce que je suis dans une famille de scientifiques. Mais honnêtement, à la fin du lycée, je n’avais pas d’idée claire sur mon orientation. J’ai participé à des forums, des salons avec mes parents, et c’est une rencontre avec Alison Baudouin, chargée du recrutement à l’Icam, qui a été déterminante. Je me suis retrouvée dans la définition d’ingénieur et dans les valeurs humaines de l’Icam. Et comme je ne voulais pas m’enfermer dans une branche ou dans une spécialité, la formation d’ingénieur généraliste de l’Icam m’a plu.
Comment s’est passé ton parcours à l’Icam ?
J’ai préféré suivre la prépa associée proposée par l’Icam site de Lille, pour les valeurs et l’esprit d’entraide justement. Je me suis d’ailleurs rapidement fait un groupe d’amis dans la promo, que je vois toujours. Dès que je suis arrivée sur le campus de Lille, je me suis sentie à ma place. Je suis même devenue membre du bureau du recrutement à l’Icam, alors que je venais d’y entrer ! J’avais déjà à cœur de parler de mon école et de la promouvoir parce que ce n’est pas une école comme les autres. Je pense par exemple à la Pédagogie de la décision. La première réunion, je m’en souviens très bien : prendre le temps en prépa de se poser, de faire un tour de table pour s’assurer que les élèves vont bien, que chacun a trouvé son équilibre entre la prépa, sa vie personnelle, en étant loin de chez lui, c’est loin d’être anodin. Sur le moment, on ne réalise pas mais avec le recul, ça m’a marqué et je me rappelle même ce que certains de mes camarades avaient dit à l’époque.
Mes deux premières années se sont donc très bien passées, et puis au moment où je me dis que ça y est, j’ai fini ma prépa, le Covid nous tombe dessus. Retour dans la maison familiale et il a fallu s’adapter. Mais ça ne nous a pas empêché d’avancer, et ça nous aura appris à être flexible.
Un moment fort de ton cursus ?
Mon expérience en Autriche, où je suis partie faire mon second semestre de 4e année, dans le cadre d’Erasmus. Je voulais d’ailleurs une école avec un cursus à l’étranger, parce que j’aime voyager mais aussi vivre des rencontres. Ces six mois m’ont humainement beaucoup apporté. Il y avait des étudiants qui venaient de partout et comme personne ne se connaît, on s’accepte tel que l’on est. C’était une vraie expérience interculturelle et on en ressort différent.
Est-ce que tu as eu des doutes, des questionnements ?
Faire des choix, ça a toujours été compliqué pour moi. Et la Pauline de 5e année, c’était la même que la Pauline de Terminale ! Je suis une bonne élève, j’ai suivi un cursus orienté matériau et réalisé mon mémoire de recherche en matériau également, mais j’avais toujours les mêmes questions et incertitudes : qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie et quelle voie choisir pour mon stage de dernière année ? J’ai donc écumé toutes les offres, et au fur et à mesure de mes recherches, à force de lire des annonces, j’ai compris ce vers quoi j’avais envie d’aller et ce qui m’intéressait : l’amélioration continue, le lean, améliorer la vie des opérateurs, progresser dans une entreprise… Ce qui m’a conduit à postuler à une offre chez Guerlain où j’ai été prise en tant que stagiaire Ingénieure Production côté Maquillage. Avant même la fin de mon stage, je savais que Guerlain me garderait, et depuis j’y travaille toujours !
Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton « après-Icam »?
En trois ans, j’ai eu l’opportunité de changer déjà deux fois de poste. Mon premier poste était dans la continuité de mon stage avec un périmètre un peu plus large comprenant de la gestion de projets et de l’amélioration continue pour les équipes. J’étais assez impressionnée de voir que ce que j’ai appris à l’Icam, en termes notamment d’outils Lean, c’est exactement ce que nous faisions en pratique à l’usine. Après un an et demi, j’ai poursuivi avec une mission de Superviseur au conditionnement. Pendant près de neuf mois, j’ai continué de faire de l’amélioration continue mais il y avait surtout toute une partie de management des équipes, ainsi que de gestion et d’animation de la performance (sécurité, qualité, délais, coût), avec, au centre de tout, l’humain. Oui il faut performer et avancer, mais ce sont des humains derrière les machines et s’ils ne vont pas bien, les machines ne tournent pas bien non plus. Enfin, depuis septembre 2024, j’occupe désormais le poste de Superviseur d’Atelier de Fabrication Maquillage, un retour dans le secteur de mon stage que je connais donc très bien. Là aussi, il y a beaucoup d’accompagnement humain et des process très manuels. C’est la suite que je voulais. Cet aspect humain et relationnel, c’est vraiment dans mes valeurs, des valeurs que j’ai pu faire grandir à l’Icam, et c’est ce qui m’anime.
Qu’est-ce que ta formation à l’Icam t’apporte aujourd’hui dans ton métier ?
Pendant nos études à l’Icam, on ne s’en rend pas compte, mais on se crée du bagage d’informations que l’on apprivoise, et qui nous permet ensuite, dans nos fonctions, de mieux appréhender les différents sujets. Typiquement avec mes techniciens, lorsqu’ils m’expliquent par exemple que la clavette est cassée, je comprends ce que c’est et ce qu’ils me disent. Non seulement on n’est pas « à côté de la plaque » mais ça nous donne aussi une légitimité. C’est là où notre formation généraliste est forte, parce qu’elle nous permet de comprendre pour avoir les bonnes questions et être pertinent dans ce qu’on raconte et anime, pour prendre aussi les bonnes décisions. L’important, c’est aussi de savoir s’entourer des experts métiers.
En tant que jeune femme, quel regard portes-tu sur ta place dans ce monde de l’ingénierie ?
A l’Icam, je n’ai jamais ressenti ce besoin de m’affirmer en tant que jeune femme. J’ai fait un stage en 2e année dans le secteur du BTP et clairement, j’étais la seule fille, mais sur le chantier j’ai été bien accueillie, il y avait de la bienveillance. Je suis, aujourd’hui, dans une entreprise où il y a beaucoup de femmes, plus que d’hommes d’ailleurs, qui occupent une diversité de fonctions à tous les niveaux. J’ai 26 ans et je manage une équipe de 39 personnes, avec des profils différents. Parfois je dois me montrer plus ferme mais je n’ai jamais été confrontée à de l’irrespect démesuré, à une exception près. L’important, c’est de savoir qu’on est légitime à son poste, que l’on soit d’ailleurs une femme ou un homme. Si on vous a choisi pour ce poste à responsabilités, c’est que l’on croit en vous et que vous êtes à votre place. Il faut réussir à prendre confiance en soi, ce qui est aussi un vrai sujet et challenge quand on démarre. Quand il va falloir avoir des discussions qui ne sont pas très agréables, on s’y prépare. Il faut rester sur le factuel et rester calme soi-même, et il n’y a pas de raison que ça ne se passe pas bien.
Pour finir, un message à adresser aux étudiants et étudiantes de l’Icam ?
Ce que je retiens, c’est que ce n’est pas grave de ne pas savoir où on va, ce qui importe c’est d’avancer, de continuer, mais on a pas le droit de ne pas essayer. Il faut y aller étape par étape et savoir s’entourer, échanger, s’ouvrir et être curieux. On a aussi le droit de se tromper. J’ai eu la chance d’avoir une manager qui m’a beaucoup accompagnée, de pouvoir échanger aussi avec de nombreuses personnes au sein de l’entreprise sur leur métier, au gré des différents projets. Faites des « vie ma vie » avec un collègue une journée, prenez le temps d’un café pour discuter, ce n’est pas toujours évident mais c’est important.
